613 002 392 / 94 436 06 82 info@coopera.eus

Coopera Euskadi se posiciona a favor de que todas las personas de todos los lugares de la tierra ejerzan su derecho a migrar si así lo deciden. También se posiciona a favor de que se recoja a todas las personas que se adentran en el mar buscando un futuro mejor. Y, finalmente, se posiciona y trabaja por el reparto equitativo de los bienes y la igualdad de oportunidades.

A continuación ofrecemos un texto que nos ha enviado Mariama Badji desde Thies (Senegal) en el que contextualiza e interpreta los sucesos de los últimos días en Senegal.

TOUS COUPABLES!

Au Sénégal la bombe a finalement éclaté en ce début de mois de mars 2021. L’arrestation du leader du Pastef Ousmane Sonko, de beaucoup de ses partisans et d’acteurs de la société civile, a été la goutte qui a fait déborder le vase. Des milliers de jeunes déterminés, prêts à en découdre avec les forces de l’ordre, ont marché dans les rues de toutes les régions du Sénégal, de Dakar à Ziguinchor en passant par Médina Wandifa et Bignona, de Saint Louis à Kédougou, dans une clameur exprimant partout un ras de bol généralisé.

C’est un secret de polichinelle d’affirmer que, des milliers de jeunes, filles et garçons, sont vautrés chaque jour dans les profondeurs de la misère, sans espoir à l’horizon. De ce fait, plus de 15000 d’entre eux ont déjà tenté l’aventure de la mort, à la recherche d’un avenir meilleur, particulièrement en Espagne. Si certains ont pu fouler le sol du Pays de Cervantes, d’autres ont connu l’esclavage en Libye ou ont tout simplement servi de repas aux requins et autres habitants de l’océan.

Il est vrai que les jeunes savent que la mer n’est pas la bonne solution, mais, face à une situation psychologiquement et socialement intenable, l’idée de prendre la mer leur semble encore être la meilleure alternative.

Face à cette situation, les griefs sont interminables : aucune réponse structurée face aux besoins des jeunes ; point de visibilité rassurante sur l’agenda politique des gouvernants ; l’extrême rareté des opportunités d’emploi ; la corruption et l’injustice sur la prise en charge des besoins en santé, éducation, formation, nutrition, protection sociale, sécurité.

Il s’y ajoute que ses libertés et des droits élémentaires sont constamment bafoués, comme avec les interdictions de manifester au point de mobiliser des forces de l’ordre qui leur tirent dessus à bout portant.

Ainsi le mal vivre est profond. Le règne de la pauvreté, la vulnérabilité, la gabegie autour de programmes et projets publics aux coûts faramineux ainsi que les chocs multiples induits par ont fini de mettre une économie chancelante littéralement à genoux.

Alors que reste-t-il à ces jeunes : tenter de rejoindre les côtes espagnoles en espérant 50% de chance de survivre au lieu de se faire tuer tout simplement sans qu’il y ait des poursuites judiciaires.

Tout cela, face à un «père de la nation» et son équipe qui restent aphones aux cris et contestations des jeunes et semblent plutôt, prendre les conséquences de cette situation pour les causes et ne mesurent point la gravité des faits.

Ainsi, la pression sociale est de plus en plus inhumaine, la solidarité s’éteint, la protection sociale, devenant progressivement un lointain souvenir. L’on parle alors de « ceux d’en haut et ceux d’en bas».

A l’international, l’Europe continue de se bunkéeriser, le visa est refusé à presque tous ceux qui veulent voyager, trop souvent sans raisons valables. Quant aux financements dits accordés, ils font légion et les milliards de francs ne sont que des chiffres que les jeunes apprennent par les médias mais rien ou très peu arrive à bon port.

Cette chaîne de drames, humaine et sociale aura longtemps encore pour conséquences inévitables : des milliers de jeunes qui continueront à reprendre le chemin de la mer à bords d’embarcations de fortune, en direction des côtes espagnoles.

RENFORCER LE PACTE DE CONFIANCE

La jeunesse désemparée compte avec urgence et impatience sur la mise en œuvre de politiques et programmes hardis, orientés vers la promotion de l’entrepreneuriat et de l’emploi, avec des dispositifs inclusifs, pertinents et pérennes. A cela, la contribution de toutes les catégories de partenaires au développement est indispensable, afin qu’une transition aussi humaine que possible puisse s’opérer.

Pour sa part, Africa Feliz Sénégal, une association à but non lucratif qui lutte contre l’émigration irrégulière, reste engagée à apporter sa meilleure contribution, notamment à travers la formation qualifiante des jeunes et des femmes, le renforcement de leurs capacités techniques et organisationnelles et le mentorat en vue de faciliter leur insertion dans le marché du travail. A ce jour, Africa Feliz Sénégal à son actif 583 jeunes et femmes formés aux métiers tels que: peinture Bâtiment, Sérigraphie infographie, soudage à l’arc et industriel, transformation de céréales fruits et légumes, saponification et installation solaire.

En cela, Africa Feliz se veut une composante à part entière de la société civile d’ont l’apport est indispensable à la qualité et au succès des politiques et programmes de développement. Et cet apport a fini de démontrer sa pertinence autant en termes de prestations de services alternatifs, de réflexion critique, production d’idées novatrices que de mobilisation et appui à la participation citoyenne.